DELINQUANCE dans les TRANSPORTS GRENOBLOIS: + 55% au PREMIER SEMESTRE 2015
Du 1er janvier au 31 juillet 2015 révèle le « Dauphiné Libéré « (28/8/15) les transports collectifs de l’agglomération Grenobloise ont été victimes « de 157 atteintes au personnel Tag (dont 14 agressions de conducteurs, 14 agressions de contrôleurs et 105 altercations avec des conducteurs) de 239 atteintes aux biens de la Sémitag (dont 136 jets de pierre, 23 jets de canettes et 67 vols d’équipements ou acte de vandalisme), soit une augmentation de 55 % par rapport à la même période en 2014 ! »
4 à 600 000 €/AN de DEGRADATION de MATERIEL
La seule dégradation du matériel coûte de l’ordre de 400 à 600 000 €/an à la Semitag. La société a subi 88 arrêts de travail consécutifs à des actes de délinquance pour le 1er semestre 2015, contre 65 pour le 1er semestre 2014. Soit 5 000 et 7 000 jours d’arrêts de travail par an liés à cette insécurité, ce qui correspond à environ 35 postes à environ 50 000€/an le poste charges comprises.
PRES DE 12 % D’USAGERS REFUSENT de PAYER leur PLACE
Parallélement le nombre de personnes qui refusent de payer leur titre de transport augmente fortement : plus d’un usager sur dix ( 11,6% exactement) montant dans un bus ou un tram refuse de payer. Il étaient « seulement » 8,7% en 2013.
» IMPUISSANT FACE à CELUI QUI NE VEUT PAS PAYER »
Comme l’explique un chauffeur : « Quand une personne est seule et n’a pas validé, on peut lui faire une remarque, mais quand c’est un groupe, on regarde ailleurs, on laisse tomber, car on ne va pas se prendre un coup de poing, ou plus grave, pour 2 €. On se sent un peu impuissants devant celui qui ne veut pas payer ».
» ON A EU UN SALE MOIS D’AOÛT » ( DG de la SEMITAG)
Ces statistiques qui concernent le premier semestre devraient s’aggraver avec les tuiles du mois d’août car on a battu le record de jets de pierre contre les tramways et les bus. « on a eu un sale mois d’août, avec 19 jets de pierres contre des véhicules durant la première quinzaine d’août, contre 11 pour tout le mois d’août 2014 » confirme dans le DL Luc Egoumenides, directeur général de la Sémitag.
PAS de » STIGMATISATION » MAIS…
Bien entendu selon a culture locale le directeur de la Sémitag « refuse de stigmatiser tel ou tel quartier »,mais il accepte de dire que les quartiers Mistral et Teisseire ont mauvaise réputation auprès des conducteurs…Cette radiographie de l’insécurité dans les transports heureusement très précise change de l’opacité concernant le reste de la délinquance: le rythme de voitures brûlées s’accélère.
La ZONE de SECURITE PRIORITAIRE ETAIT une OPERATION de COM’
Les agressions sont visiblement en hausse alors qu’elles l’étaient déjà fortement en 2014 selon les chiffres du Préfet. On mesure la tromperie qu’a représenté à la veille des élections municipales l’opération Zone de Sécurité Prioritaire ( ZSP) annoncée par la municipalité Destot/Safar (PS) avec le renfort de Manuel Valls. Bizarre que les pages consacrées à cette com’ ne fassent pas l’objet d’un bilan?
UNE MOYENNE ANNUELLE BOUSCULEE
Car malgré ces chiffres accablants le DL note que sur une longue période « Les choses s’améliorent cependant globalement » dans les transports collectifs puisque la moyenne annuelle sur la période 2006/ 2014 est de 1,54 incident pour 100 000 voyages alors qu’elle était de 1,42 incident pour 100 000 en 2014 (1,37 en 2013 et 1,33 en 2012).Elle doit être pour le moins bousculée cette étrange moyenne annuelle avec les chiffres récents ?
UNE INSECURITE ENDEMIQUE INEGALEE dans le PASSE
Fabrice Margaillan le journaliste du DL cite aussi « des précédents très violents à la fin des années 90 » . Si personne ne peut nier que des actes violents ont toujours existé il est tout de même difficile d’estimer que ce que vit Grenoble aujourd’hui ressemble à ce que la ville a toujours vécu en matière d’insécurité ! Il y a seulement 20 ans l’arrachage d’un sac à mains dans une rue affolait tout un quartier et la ville en parlait .
» SE FAIRE DEMANDER un TITRE de TRANSPORT, C’EST UNE AGRESSION »
Ce qu’exprime d’ailleurs le directeur de la Semitag dans le même DL: « Ça devient un métier compliqué, c’était plus tranquille avant, regrette Luc Egoumeides. Pour certains, se faire demander le titre de transport, c’est une agression contre eux ».
PAS DE REPONSE REPRESSIVE
Qui sont ces « certains » ? On n’en saura évidemment jamais plus. D’ailleurs il n’est pas question de réponse répressive, de reprise en mains. Aucun élu ne propose de stopper ces dérives. On voit mal pourquoi elles ne continueraient pas à se développeraient?
» UNE LOGIQUE de TERRITOIRE »…
« Quel intérêt y a t il à jeter des projectiles sur un bus ou un tram ? » interroge le DL . « Probablement aucun, mais le fait que ce type d’actes se produise dans des quartiers sensibles peut donner une indication sur les motivations de leurs auteurs. Selon un ancien éducateur qui a longtemps travaillé dans ces quartiers de Grenoble, « il y a, chez certains jeunes, une forme de refus de l’autre, de l’extérieur. Et le bus, aussi étonnant que cela puisse paraître, c’est quelque chose d’extérieur. C’est un lien vers l’extérieur, cela ne fait pas partie du quartier. Cette logique de territoire, on la constate vraiment sur les nouvelles générations. »
… C’EST à DIRE TRIBALE
Une logique tribale , le refus de tout ce qui représente la société, ses valeurs et ses institutions. Des pompiers aux policiers en passant par les bus et les ambulances. Un terrible recul de la civilisation , de la citoyenneté. Mais qui sont donc ces quartiers » sensibles » ? Qui y attribue depuis 20 ans les logements ? Qui explique à longueur de colonnes qu’ils travaillent pour instaurer la » mixité sociale » ? Et pourquoi donc aucun compte n’est demandé à ces élus comme si le fait d’appartenir à la gauche et aux Verts dispensait de toute obligation de résultat.
Les GRENOBLOIS SUBISSENT ….
Avec cette comptabilité si précise dans les transports à laquelle on pourrait ajouter le rapport du Conseil Local de Prévention de la Délinquance (CLSPD) du secteur 6 afin de disposer d’un focus sur un quartier, et si les statistiques de la police nationale étaient publiées, Grenoble saurait vraiment ce qu’il en est de la délinquance. Même sans eux les Grenoblois la voient et malheureusement la subissent.
… ET les ACTES DEVRAIENT S’AGGRAVER
A ce jour ni à l’échelle de la ville, ni à celle de l’agglomération les élus de gauche et les Verts n’ont décidé d’un grand plan de sécurité avec les moyens à mettre en œuvre. Au contraire tous les signaux donnés vont dans le sens opposé. Il est à craindre que les chiffres de cette année – et surtout les actes qu’ils recouvrent- ne s’aggravent dramatiquement.
Photo: le bus brûlé le soir du match Algérie/Allemagne