A.CARIGNON (UMP) au DL: « Certains quartiers de Grenoble devraient être gérés par l’Etat »

Publié par Les Républicains 38 le

Le « DL » de ce matin (25/4) publie une interview d’Alain Carignon ancien Maire (UMP) de Grenoble suite aux incendies qui ont embrasé des bâtiments publics dans les quartiers Sud de Grenoble. Celui qui a été aussi Président du Conseil Général une douzaine d’années  explique:
« Les nouveaux drames que vient de connaître Grenoble s’ajoutent à la longue liste des écoles, gymnases, MJC brû­lés dans la ville. Ces faits dé­montrent l’échec des politi­ques conduites jusque­ là ! Aujourd’hui cinq quartiers de Grenoble sont passés en des­sous du seuil de pauvreté, les propriétaires du sud de Gre­noble sont spoliés par la bais­se de la valeur de leurs biens, les écoles du Nord de Greno­ble accueillent 30 % d’élèves qui devraient être scolarisés dans le sud et 50 % des jeunes des quartiers sont au chôma­ge.

 » LA POLICE MUNICIPALE NE PEUT PLUS SE RENDRE DANS CERTAINS QUARTIERS »

« Et je rappelle que l’actuel­le municipalité a clairement dit que la police municipale ne pouvait plus se rendre dans certains quartiers, pour des raisons de sécurité. Il est donc temps d’agir. Je rejoins donc la proposition faite par le socialiste Malek Boutih : il faut que certains quartiers soient gérés temporairement par l’État ».

 » DEPUIS 20 ANS LA GAUCHE LOCALE A BAISSE LES BRAS SUR LES VALEURS de la REPUBLIQUE »

Pour Alain Carignon:  « Depuis 20 ans, la gauche locale a baissé les bras sur les valeurs de la République dans certaines parties de la ville. En 2012, une militante de gauche avait écrit une longue et très émouvante lettre à Michel Destot pour lui signaler pour­ quoi elle ne voulait plus vivre au Village olympique, après 30 ans passés là­ bas. Elle par­lait de la dégradation du quar­tier, de sa paupérisation, des trafics de drogue, de l’isole­ment grandissant des habi­tants. Elle parlait aussi d’un monsieur qui pleurait car il n’avait pas les moyens de quitter ce quartier où, pour­tant, il ne se sentait plus en sécurité.

E.PIOLLE (VERTS/PG) AGGRAVE LA SITUATION »

« Et qu’est­ ce qui a été fait par Destot et Safar ? Rien. Et que fait aujourd’hui l’écolo­giste Éric Piolle ? Il aggrave la situation, en portant à 50 % la part de logements sociaux dans les nouvelles opérations. Et quand il reconnaît que les réparateurs d’ascenseurs et sa propre police ne peuvent plus pénétrer dans certains im­meubles, quand il dit que les caméras de surveillance ne sont pas regardées, il envoie un signal de quartier libre aux délinquants, aux voyous et aux dealers. Donc, comme la municipalité actuelle n’est plus en mesure de rétablir un ordre politique et social répu­blicain, l’État doit prendre les rênes. « .

 » DES RESULTATS ELECTORAUX de la GAUCHE QUI NE RELEVENT PAS d’UN FONCTIONNEMENT NORMAL de la DEMOCRATIE »

l’Ancien Maire fait remarquer dans le « DL »: « Plus les quartiers se dégra­dent, plus ils votent à gauche. Et on a même vu des scores de près de 90 % dans certains bureaux lors de récentes élec­tions à Grenoble. Ce qui ne relève pas du tout d’un fonc­tionnement normal de la dé­mocratie. Je le redis donc, seul l’État peut agir sereine­ment dans certains quartiers, car il n’est pas soumis au chantage électoral ni aux pra­tiques clientélistes. Et si l’État agit, cela signifiera concrète­ment la fin des enfants qui traînent dans les rues puisque la scolarisation est obligatoire, la fin de l’absentéisme scolai­re, et surtout une lutte contre ceux qui prennent en main ces territoires et leur popula­tion en otage. »

 » MON BILAN DE MAIRE PARLE POUR MOI »

La journaliste politique Eve Moulinier interroge également sur le sens de ses propositions puisqu’il n’est pas élu à Grenoble:

« C’est en tant qu’ancien maire que je souhaite m’ex­primer, en tant que citoyen engagé aussi. J’ai toujours avancé des propositions, même quand je n’étais pas élu. J’aime Grenoble. Gre­noble fait partie de moi, et je fais partie, comme ci­toyen, de Grenoble. Mon bilan de maire, d’ancien ministre, parle aussi pour moi. Il suffit de regarder les projets que j’ai portés. Oui, je suis légitime pour parler de Grenoble. »

 » PAS DE LEçON DE MORALE à RECEVOIR »

S’agissant des affaires Alain Carignon explique:

« Je n’ai pas de leçon de morale à recevoir de la gau­che, ni du PS ni des autres. Je suis totalement en règle avec la société et depuis longtemps. Pourquoi veu­lent­ ils toujours rappeler ma condamnation ? Pour me faire taire parce que j’appuie où cela fait mal. Et parce que j’ai des idées pour Grenoble aussi. Et une question : est ­ce qu’on rap­pelle à Éric Piolle, à chaque interview, qu’il est toujours propriétaire d’actions dans une société basée à Singa­pour ? Et pourtant, il y aurait de quoi, non ? »

 » GRENOBLE PEUT ÊTRE UN JOUR PLACEE SOUS TUTELLE »

S’agissant de la préparation des échéances municipales Alain Carignon répond:

« Évidemment que la droite doit déjà penser à 2020, qu’elle doit se préparer pour gagner la bataille des idées. Nous avons commencé à réunir un petit cer­cle de réflexion, allant au­ delà des militants et avec des relais extérieurs, pour irriguer la ville de notre res­senti. Ce cercle a vocation à s’élargir. Mais d’ici 2020, il peut se passer des choses. Vu l’état des finances de la ville, on ne peut exclure qu’elle soit un jour prochain placée sous tutelle… »

Recueillis par Ève.Moulinier le Dauphiné Libéré

 

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